Immanuel Wilkins Quartet
Il y a trois ans, à la sortie de son premier opus « Omega » sur le label Blue Note Records (excusez du peu !), Immanuel Wilkins a rapidement fait l’unanimité : ce jeune saxophoniste alto est un grand de demain. Le New York Times ne s’y est pas trompé en proclamant son album Meilleur album de jazz de 2020, tandis que le site Pitchfork a parlé de fondations solides d’un avenir radieux. Autant de références prestigieuses qui attestent de son talent. L’accueil qui lui est réservé rappelle un peu la découverte de Kamasi Washington il y a quelques années. En termes d’approche, ils se ressemblent... En effet, à l’instar de Kamasi, Immanuel opte pour une méthode « épique ». Mais, trêve de comparaisons, la singularité du saxophoniste qui a grandi à Philadelphie est immédiatement perceptible dès les premières notes.
Un autre élément est aussi immédiatement perceptible, la connexion palpable entre Immanuel et les membres de son groupe : le pianiste Micah Thomas, le bassiste Matt Brewer et le batteur Kweku Sumbry. Le quartet a confirmé cette connexion unique en 2022 avec « The 7th Hand ». On dit parfois qu’un deuxième disque - ça passe ou ça casse ! - est le plus difficile à réaliser en tant qu’artiste, mais il semble qu’Immanuel n’en ait cure. « The 7th Hand » est un disque conceptuel épique qui célèbre l’identité noire, gravite autour de la religion et est rythmé à la fois par des moments très expansifs et d’autres, plus intimistes. Leur jazz ne fait pas mystère de son allégeance au blues et intègre le gospel dans son mix. C’est un jazz qui nous parle sans dire mot, suffisamment intellectuel pour interpeller les fins connaisseurs, mais, dans le même temps, parfaitement accessible aux amateurs. Ne manquez sous aucun prétexte l’un des tout grands de demain, parce qu’il en a déjà la carrure.
Line-up:
Immanuel Wilkins - sax
Micah Thomas - piano
Matt Brewer - bass
Kweku Sumbry - drum